Il était une fois dans l’Est

lundi 7 septembre 2020

19:00 et 21:00

Résumé : Les jours s’égrènent harmonieusement dans un paisible village de Russie. Anna prend chaque semaine le bus pour Moscou mais elle en descend après quelques virages. Le même jour, son voisin routier va charger son camion pour une longue semaine de voyage. Il s’arrête lui aussi immuablement à la sortie du village... Chronique aussi simple que magnifique d’une histoire d’amour entravée par les liens familiaux, Il était une fois dans l’Est, ce film russe, sélectionné à Cannes en 2019, séduit par sa beauté formelle, son sens du récit, sa douce amertume et sa profonde mélancolie.

Pays : Russie

Année : 2020

Durée : 1h30

Version : VOST

Titre original : Once in Trubchevsk

Date de sortie en France : 11 juin 2020

Réalisateur : Larissa Sadilova

Scénario : Larissa Sadilova

Image : Anatoli Petriga

Avec : Egor Barinov, Yury Kisilyov


Fiche
bobine

Le titre du film semble annoncer une grande fresque épique mais c’est un clin d’œil, ou plutôt un trompe-l’œil. Ce sixième long métrage de la réalisatrice Larissa Sadilova (sélectionné à Cannes 2019 Un certain regard) nous immerge dans la petite ville de Troubtchevsk, au centre de la Russie. Dans cet univers
morose où il ne se passe jamais rien – ou si peu – où tout un chacun semble épier les faits et gestes de son voisin, deux personnages s’adonnent à des rituels immuables. Anna monte chaque semaine dans un bus, même jour, même heure. En parallèle, son voisin Egor, chauffeur routier, prend le volant de son camion et quitte son domicile pour une semaine de livraison. On comprend vite que ces deux-là sont un peu plus que de simples voisins. Il s’agit en fait d’une double escapade extra-conjugale qui se déroule à l’abri des regards indiscrets, sur la route qui mène à Moscou, à plus de 400 km.
Egor livre ses marchandises tandis que Anna, sa maîtresse aux allures d’Emma Bovary, vend ses tricots faits maison dans les grands magasins de la capitale. Au fil de quatre saisons, le petit théâtre tragi-comique de ces personnages est mis à rude épreuve…
Sans jamais les juger, la réalisatrice dépeint la banalité et l’ennui dans une société qui vit en vase clos et nous entraîne dans une chronique amoureuse et sociale dont chaque plan se distingue par sa délicatesse, son émotion et son intelligence. La plupart des comédiens ne sont pas des professionnels , ce
qui apporte au film une remarquable authenticité et permet un mélange de fiction et de documentaire où ressurgit tout un passé soviétique qui hante le quotidien de ce territoire.
Pour autant Larissa Sadilova ne renonce jamais à la beauté, au contraire, elle la sublime dans ses personnages touchants remplis de poésie et de mélancolie.

 

Sources : avoir à lire.com, Marianne.net, Cahiers du cinéma, Télérama, juin 2020.

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